Portrait: Samuel Rafinesque ou une passion, le cor.

 

Portrait : Samuel Rafinesque ou une passion, le cor.  

J´ai eu le plaisir de rencontrer Samuel, français et corniste de l´Orchestre Symphonique du Yucatán, entre deux répétitions pour le prochain concert de l´orchestre, où il jouera en soliste, dans sa maison de la García Ginerés. Il a bien voulu nous parler un peu de lui, de sa passion pour la musique et, plus spécialement, de l´instrument dont il joue.

Samuel Rafinesque 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Samuel comment es-tu devenu musicien ?
Enfant, je devais avoir environ 6 ans, j´étais en vacances à Saint Jean du Gard chez mes grands-parents, je les ai accompagnés à un concert donné par l´Orchestre Philarmonique de Montpellier. Dès que j´ai écouté le cor, cet instrument m´a attiré. Sa sonorité si particulière m´a immédiatement subjugué. Je voulais faire des études de musique pour apprendre à en jouer. Comme à l´époque nous habitions Sens et qu´il n´y avait pas de professeur de cor, j´ai dû attendre que nous déménagions à Montpellier, j´avais alors 11 ans, pour rentrer au conservatoire de Montpellier. J´y ai étudié jusqu´à l´âge de 18 ans.

 

 

Et pourquoi le cor ?
La sonorité du cor m´a attiré, elle est riche et veloutée.
Le son si particulier du cor est dû à sa forme, sa conicité. Je suis tombé amoureux de cet instrument tout en courbes.
J´avais un arrière grand-père qui dirigeait un petit ensemble de cuivres mais je ne l´ai pas connu, peut-être ai-je hérité de lui ma passion pour la musique.

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Quelle est la place du cor dans l´orchestre ?
Le cor, dont l´ ancêtre est la trompe de chasse, a subi de nombreuses améliorations techniques au cours du temps pour devenir l´instrument actuel. Il a trouvé sa place au sein de la formation orchestrale grâce a des compositeurs comme Händel qui fut l´un des premiers a l´utiliser dans Water Music en 1717 et aussi Beethoven et Mozart. Le cor est alors appelé cor naturel et les notes de la gamme se composent d'harmoniques naturelles et de sons modifiés par la position de la main qui varie dans le pavillon. A la période romantique, un piston est ajouté au cor pour pouvoir former toutes les notes et les compositeurs écrivent alors pour 4 cors.
Avec le cor nous avons beaucoup d´interactions avec les autres sections de l´orchestre, avec les autres cuivres (trompette, trombone, tuba) mais aussi avec les vents (flûtes, hautbois, basson et clarinette) et les bois (violon, violoncelle, alto et contrebasse). La sonorité du cor sert de liant à l´orchestre car elle fait le lien entre les différentes sections de l´orchestre.
Il existe tout un répertoire pour le cor dans la musique classique bien sûr mais aussi de jeunes compositeurs créent des morceaux pour lui. Et actuellement le cor est très utilisé dans les musiques de film. La musique de John Williams, Star Wars en est l´exemple le plus connu.
Le cor est un instrument fascinant, d´une extraordinaire musicalité, incontournable de l´orchestre.

Tu voulais donc faire une carrière de musicien ?
A 18 ans quand j´ai quitté le conservatoire de Montpellier, je ne savais pas encore si j´allais me consacrer à la musique. Puis des possibilités pour continuer mes études musicales se sont présentées. Ce que j´aimais dans le fait d´être musicien c´était l´opportunité que cette carrière m´offrait d´aller jouer dans des endroits différents. Le cor, pour moi, est aussi un instrument de voyage, il m´ouvre des portes, il me permet de connaitre des pays nouveaux, de partir à l´aventure.

Après quel a été ton parcours ?
A 19 ans je vais étudier au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, au bout de 4 ans j´obtiens le prix de virtuosité qui clôture ces études.
Puis en 2000, c´est Londres. Je m´y inscris au Royal College of Music pour faire un diplôme supérieur de cor en 2 ans. Je resterais vivre à Londres 2 années de plus car avec des amis de l´école nous formons un quintette à vent, "le sirocco" et nous sillonnons l´Angleterre pour donner des concerts. C´est une époque un peu insouciante dont je me rappelle avec plaisir.
En 2004, je décide de retourner en France, je rejoins ma famille qui habite alors Cannes, j´obtiens un statut de l´Assedic des artistes pour être intermittent du spectacle, ce qui me permet de jouer à Radio France, l´Opéra de Nice, l´Orchestre Philarmonique de Monte Carlo, l´Orchestre Régional de Provence Côte d´Azur. En même temps, entre les concerts, je pars étudier en Allemagne, dans une petite ville de la Forêt Noire, Trossingen, qui a la particularité d´avoir une fabrique d´accordéons et aussi une école supérieure de musique, la Musikhochschule. J´y étudie avec un musicien et professeur de cor belge de renommée internationale, Francis Orval. Avec lui je perfectionne mon jeu musical et il devient mon maître.
Enfin en 2007, je reprends contact avec un ami corniste avec lequel j´avais étudié et qui joue dans l´Orchestre Symphonique du Yucatán. Comme l´orchestre cherche un nouveau corniste, je passe une audition sur vidéo, je suis engagé et j´arrive à Mérida en novembre 2007 pour travailler avec l´orchestre.

Tu es toujours à Mérida?
Oui, j´étais venu pour une saison, impatient de connaitre le Mexique et une nouvelle culture, apprendre l´espagnol. Et puis voilà, dès que je suis arrivé à Mérida j´ai voulu prendre des cours de yoga et j´ai rencontré une prof de yoga mexicaine, Claudia Guerrero, qui venait de s´installer à Mérida. Nous sommes tombés amoureux et nous sommes installés dans cette maison de la García Ginerés entourée de jardins et qui est aussi une école de yoga, "Semilla Yoga" (http://www.semillayoga.com.mx/). Nous avons le projet avec Claudia d´ouvrir en septembre un centre de yoga près d´ici. Donc je suis encore pour plusieurs années dans l´orchestre symphonique !

 

Photo: Etchery Salmerón .

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Et bientôt un concert où les quatre cornistes de l´orchestre joueront en solistes ?
Un concert à ne pas manquer, vendredi 14 et samedi 15 mai à 21h00 au théâtre Peón Contreras, car il mettra en relief la tessiture du cor qui est une des plus grandes de l´orchestre et montrera toutes les possibilités qu´offre cet instrument.
Nous interprèterons, Juan José Pastor, Jesse Durkan, Michael McGirr et moi-même, en solistes, le Konzertstük Op. 86 pour quatre cors de Schumann composé en 1849 et aussi la Symphonie de Beethoven No 3 Op. 55 qui est sublime et dans laquelle le cor est de nouveau à la fête.
Toute la communauté francophone de Mérida est invitée à venir écouter ce concert!

 

Orchesre Symphonique du Yucatán.

 

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Parle-nous un peu de l´orchestre symphonique du Yucatán.
Formé en février 2004, c´est un orchestre d´un très bon niveau. Il est bien établi à Mérida, en est un de ses attraits et place Mérida au niveau des grandes villes. Beaucoup d´étrangers, surtout américains et canadiens vivant à Mérida ou venant y passer l´hiver assistent à nos concerts, mais il y a aussi les locaux qui s´ouvrent de plus en plus à la musique et l´apprécient.
L´orchestre a deux saisons, une de janvier à juin et l´autre de septembre à décembre.
Notre directeur musical Juan Carlos Lomónaco est mexicain et dirige avec sensibilité et passion l´orchestre depuis janvier 2009.

 Juan Carlos Lomónaco

 

 

Quelle différence y-a-t-il avec un orchestre européen ?
L´ambiance ici est vraiment sympa, un peu moins formelle qu´en Europe. Et nous les musiciens de l´orchestre nous sommes une grande communauté de gens de toutes les nationalités, il y a des musiciens russes, italiens, anglais, bulgares, espagnols, tchèques, polonais, français, américains, cubains, colombiens, géorgiens et à peu près la moitié de musiciens mexicains. C´est un orchestre jeune, la moyenne d´âge des musiciens est d´environ trente ans.
De plus l´orchestre a deux objectifs, former des musiciens yucatèques qui petit à petit nous remplaceront et faire découvrir la musique dans les villages du Yucatán. Quatre fois par saison nous offrons des concerts dans des églises de municipalités du Yucatán et c´est toujours un bonheur pour nous de constater l´émerveillements des gens qui y assistent et qui, dans la plupart des cas, ont pour la première fois de leur vie la possibilité d´écouter un concert. Nous amenons la musique dans les villages et espérons susciter des vocations.

Merci Samuel. Je suis sûre que parmi les enfants qui vous écoutent, il y en aura qui, comme toi, ressentiront ce désir d´apprendre à jouer d´un instrument et nous offriront dans quelques années ces moments d´émotion où nous nous laissons emporter par les sonorités emmêlées d´un concert.
Article : Martine Bordi pour Quoi de Neuf, mai 2010.

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Pour plus d´informations sur l´orchestre et les programmes, vous pouvez consulter le site: http://www.sinfonicadeyucatan.com.mx/index.html

 

 Concert OSY 14 et 15 mai à 21h00

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires (2)

1. francis orval 14/04/2012

très heureux de ta joie de vivre au Mexique, si tu le souhaites, je puis me rendre dans ta ville pour concerts/master class....
Amitiés
Francis

2. Felipe Mazano Frías (site web) 12/05/2010

Samuel: Esta es la muestra de que se puede vivir bien y feliz en Yucatán ... gracias por tu talento y por ofrcernos en cada concierto tu sentimiento y amor a la música ... bienvenido a Puerto Progreso ...la costa esmeralda de Yucatán.
Felicidades

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